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p. 122-3. [L’envie] est desordonnée, quand elle s’attache au bien d’autruy pour l’hayr, l’improuver, le regretter.... Peché, lequel quoy qu’au tesmoignage de S. August. il soit contraire à la charité, toutesfois il ne me semble pas mortel; car le bien qui se trouve es choses temporelles est si mince, et de si peu de conséquence pour le Ciel, qu’il est de nulle considération devant Dieu et ses Saincts, Caiet. 2. 2. q.

35. art. 2.... J’ay dit, és choses temporelles: car n’estre pas bien aise de l’avancement spirituel de son prochain, c’est un peché plus grand, et si la volonté se porte à son salut, pour l’abhorrer, cas indubitable qu’il est mortel, Nav. en son Enchirid. ch. 23. n. 118.... [p. 201].

Ch. VIII. Des pechez contre la chasteté 1.

p. 146. Conclusion 3. Si le peché de la fille n’estoit connu, ou l’estant, auroit neantmoins ladite fille trouvé mary, avec les mesmes avantages, que si elle n’avoit point esté deshonorée: il ne faudroit en ce cas obliger ceux qui l’auroient abusée à rien que ce fut envers elle. Nav.... Lessius....

Et faut-il rien restituer au pere pour reparation de l’injure qu’il reçoit en sa fille ? car comme elle est sous sa puissance, comme c’est de son devoir de prendre soin de ses affaires, de veiller dessus elle, il semble qu’on ne peut sans le lezer attenter sur l’honneur de sadite fille.

Response, que quand cela se fait du consentement de la fille quoy que le pere aye sujet de s’en plaindre, ce n’est neantmoins pas que ladite fille, ou bien celuy à qui elle s’est prostituée, luy ayent fait aucun tort, ou violé pour son égard la justice. Bann. en la 2. 2. q. 62. art. 2. do. 7. P. de Nav.

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1. La Théologie Morale critiquait ce passage. La 10e Imposture indique qu’il ne se trouve pas dans les quatre premières éditions de Bauny, et le défend en disant qu’il s’agit seulement de savoir si le séducteur viole la justice à l’égard du père, et s’il doit le dédommager. Nicole repond dans sa note II : « Que Montalle a gardé une parfaite équité, en raportant, et en censurant comme il a fait, l’opinion de Bauni, sur le crime que commettent ceux qui abusent d’une fille, et que c’est très-injustement que les Jesuites l’accusent de calomnie. »