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142 ŒUVRES

qu’elles viennent de bonne part, je les prendrois pour quelques-uns de ces mots enchantez qui ont pouvoir de rompre un charme. Sans doute elles ont quelque vertu occulte pour chasser l’usure, que je n’entends pas ; car j’ay toujours pensé que ce peché consistoit à retirer plus d’argent qu’on n’en a presté. Vous l’entendez bien peu, me dit-il : L’usure ne consiste presque selon nos Peres qu’en l’intention de prendre ce profit comme usuraire. Et c’est pourquoy nostre Pere Escobar fait eviter l’usure par un simple detour d’intention 1. C’est au tr. 3. ex. 5. n. 4. 33. 44. Ce serait usure, dit-il, de prendre du profit de ceux à qui on preste, si on l’exigeait comme deü par justice ; mais si on l’exige comme deü par reconnaissance, ce n’est point usure. Et 2 au n. 3. Il n’est pas permis d’avoir l’intention de profiter de l’argent presté immediatement, mais de le pretendre par l’entremise de la bien-veillance 3, media benevolentiâ, ce n’est point usure.

Voila de subtiles methodes ; mais une des meilleures à mon sens, car nous en avons à choisir, c’est celle du contract Mohatra 4. Le contract Mohatra, mon Pere ! Je voy bien, dit-il, que vous ne sçavez ce que c’est. Il n’y a que le nom d’estrange. Escobar

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potentiam ! et la phrase suivante manque; B. Toute la phrase depuis Je vous proteste jusqu’à sans doute, manque.

1. Voir ces textes d’Escobar, supra p. 125 sq. Cf. Pensées, fr. 622, T. III, p. 352, passage cité, supra p. 91.

2. B. au, manque.

3. B. [de celuy à qui l’on a presté] mediâ...

4. W. Mohatra vel Barata dictum.