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INTRODUCTION

I. — HISTORIQUE

Le retentissement de la septième Provinciale nous est attesté par différents auteurs. Mazarin montra une grande impatience de voir cet écrit (Rapin,Mémoires, T. II, p. 375). Hermant, de son côté, rapporte que le roi se le fit lire par son aumônier l’abbé Le Camus, le futur évêque de Grenoble, et que le P. Annat en montra un vif mécontentement (Mémoires, T. III, p. 65). Partout on cherchait à savoir qui était l’auteur mystérieux de ces Petites lettres. Les uns désignaient publiquement Arnauld ; d’autres Gomberville, qui s’en défendit dans une lettre adressée au P. Gastillon, recteur du collège des Jésuites de Paris (Rapin, T. II, p. 879) ; on avait nommé aussi l’abbé Le Roi de Haute Fontaine (cf. supra T. IV, p. 192); Antoine Le Maître en était un peu soupçonné (cf. l’ Apologie des Casuistes du P. Pirot, p. 82). Enfin c’est à cette date qu’il faut sans doute placer la piquante anecdote contée par Marguerite Perier au sujet du jésuite Le Fretat, cousin de Perier, qui vient lui apprendre les accusations portées contre Pascal lui-même (cf. infra l’appendice à la 18e Provinciale). Les curés de Paris s’inquiétaient à leur tour des révélations faites par Pascal, et, le 12 mai. Rousse, leur syndic, proposa à l’assemblée de ses confrères de demander, ou la condamnation de ces lettres si elles étaient calomnieuses, ou la condamnation des maximes des casuistes, si les lettres étaient véridiques. Le désordre où se trouvait le diocèse, privé d’archevêque et de vicaires généraux, les empêcha de donner suite à ce dessein (cf. le 7e Écrit des Curés de Paris).

La huitième Lettre est datée du 28 mai; elle est postérieure