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SEPTIÈME PROVINCIALE 95

n. 57 1. On peut tuer aussi les faux tesmoins qu il suscite contre nous. Et enfin selon nos grands et celebres Peres Tannerus, et Emmanuël Sa, on peut de mesme tuer et les faux-tesmoins, et le Juge, s’il est de leur intelligence 2. Voicy 3 ses mots [to.] 3. disp. Ix. q. 8. n. 83. Sotus, dit-il, et Lessius disent qu’il n’est pas permis de tuer les faux temoins, et le Juge, qui conspirent à faire mourir un innocent ; mais Emmanuël Sa, et d’autres auteurs ont raison d’improuver ce sentiment là, au moins pour ce qui touche la conscience. Et il confirme encore au mesme lieu qu’on peut tuer et tesmoins et Juge.

Mon Pere, luy dis-je, j’entens maintenant assez bien vostre principe de la direction d’intention, mais 4 j ’en veux bien entendre aussi les consequences, et tous les cas où cette methode donne le pouvoir de tuer. Reprenons donc ceux que vous m’avez dits, de peur de mesprise. Car l’equivoque seroit icy dangereuse. Il ne faut tuer que bien à propos, et sur bonne opinion probable. Vous m’avez donc asseuré qu’en dirigeant bien son intention, on peut selon vos Peres, pour conserver son honneur et mesme son bien, accepter un duel, l’offrir quelquefois, tuer en cachette un faux accusateur, et ses tesmoins avec luy, et encore le Juge corrompu qui les favo-

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1. W. ne met pas cette phrase en caractères italiques. — Cf. ce texte de Regnault, supra p. 66.

2. W. si cum adversarils nostris ad perniciem nostram consenserit.

3. W. Tanneri verba; Toutes les éditions écrivent par erreur [tr.l 3. — Cf. ce texte de Tanner, supra p. 70 sq.

4. P. [je] veux.