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LETTRE DE JACQUELINE PASCAL 381

��[vers septembre 1657].

Lettre de la Mère Marie des Anges Suireau^.

... Nous avons veu un moment ce matin M, Singlin : il nous demanda si on ne pouvoit pas donner assez de personnes de la Communauté pour travailler à la Roberie, parce que lorsque ce sont des Sœurs du noviciat, on ne leur donne pas l'ouvrage et les Sœurs qui ont charge d'elles ne leur font pas bien entendre comme il la faut faire ; et aussy que cela donne sujet de croire que l'on se mesfie des OlTicieres. Je croy que c'est ma Sœur Ag[nes] qui a dit cela. Je n'eus pas le tems d'en dire toutes les raisons à M. Singlin.

^Réponse de la Mère Angélique.^

[Ma Sœur A. de S. A.] est digne de pitié dans son aveu- glement et son arrest d'esprit. Si elle s'estoit connue et accu- sée sincèrement pour chercher le remède à ses maux, elle auroit fait connoistre qu'on a sujet de se défier d'elle pour son propre bien, et celuy des autres. Et je croy, ma chère Mère, qu'il vaut mieux que ce soit vous qui en dise les raisons à M. Singlin que moy. J'avoue qu'il a sujet de me tenir pour suspecte, parce que je suis souvent trop arrestée à mon sens ; mais il me semble que je ne le suis pas en cela. La plainte de cette Sœur est injuste, parce qu'il y a si peu de difTicultez à nos habits, qu'il n'est nullement difficile de faire entendre à ma Sœur Euphemie à l'assemblée ce qu'il y faut faire, prin- cipalement parce qu'elle^ les donne tous dressez; mais c'est qu'elle veut avoir les personnes tout à elle, Et que dans la

1. La lettre qui suit est écrite par la Mère Marie des Anges Suireau, alors abbesse, et demeurant au monastère de Paris. La Mère Angélique demandait à ses religieuses de laisser xiim grande marge à leurs lettres afin de pouvoir y noter ses réponses. — La Mère Angé- lique était alors à Port-Royal des Champs.

2. La sœur chargée de la roberie.

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