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INTRODUCTION

Ces trois Discours ont été publiés pour la première fois en 1670 par Nicole ; sous le nom de Sieur Chanteresne, il fit paraître, au mois de juillet, son traité De l’éducation d’un Prince divisée en trois parties dont la dernière contient divers Traitez utiles à tout le monde. Paris, Savreux, 1670, 426 p. in-12[1]. Ce livre qui contenait aussi le Traité de la grandeur fut imprimé avec privilège, après un examen fait par Mézerai. Réimprimé en 1671, il forma le second volume des Essais de Morale. Nicole avait fait précéder les trois opuscules de Pascal de cet Avertissement : « Une des choses sur laquelle feu M. Pascal avoit plus de veuës estoit l’instruction d’un Prince que l’on tâcheroit d’élever de la maniere la plus proportionnée à l’estat où Dieu l’appelle, et la plus propre pour le rendre capable d’en remplir tous les devoirs et d’en éviter tous les dangers. On luy a souvent ouy dire qu’il n’y avoit rien à quoy il désirât plus de contribuer s’il y estoit engagé, et qu’il sacrifieroit volontiers sa vie pour une chose si importante. Et comme il avoit accoustumé d’écrire les pensées qui luy venoient sur les sujets dont il avoit l’esprit occupé, ceux qui l’ont connu se sont estonnez de n’avoir rien trouvé dans celles qui sont restées de luy, qui regardast expressément cette matiere, quoy que l’on puisse dire en un sens qu’elles la regardent toutes, n’y ayant gueres de livres qui puissent plus servir à former l’esprit d’un Prince que le recueil que l’on en a fait. Il faut donc, ou que

  1. Arnauld écrit à Perier le fils, le 5 août 1670 (édition de Paris-Lausanne, T. I, p. 675) : « On a donné charge à M. Desprez de vous envoyer un nouveau livre de l’Education d’un Prince. Vous y trouverez quelque chose de M. Pascal qui n’en fait pas un des moindres ornemens »