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PRIÈRE POUR LE BON USAGE DES MALADIES 335

des Juifs et des Payens. Je ne demande pas d'avoir une plénitude de consolation, sans aucune souf- france ; car c'est la vie de la gloire. Je ne demande pas aussi d'estre dans une plénitude de maux sans consolation ; car c'est un estât de Judaïsme : mais je demande, Seigneur, de ressentir tout ensemble et les douleurs de la nature pour mes péchez, et les consolations de vostre Esprit par vostre grâce ; car c'est le véritable estât du Christianisme. Que je ne sente pas des douleurs sans consolation : mais que je sente des douleurs et de la consolation tout en- semble, pour arriver enfin à ne sentir plus que a^os consolations sans aucune douleur. Car, Seigneur, vous avez laissé languir le monde dans les souffran- ces naturelles, sans consolation, avant la venue de vostre Fils unique : Vous consolez maintenant ^ les souffrances de vos fidelles par la grâce de vostre Fils unique ; et vous comblez d'une béatitude toute pure vos Saints dans la gloire de vostre Fils unique. Ce sont les admirables degrez par lesquels vous condui- sez vos ouvrages. Vous m'avez tiré du premier; faites-moy passer par le second pour arriver au troisiesme. Seigneur, c'est la grâce que je vous de- mande.

XII

Ne permettez pas, ^mon Dieu, que je sois dans un tel esloignement de vous, que je puisse considérer

��1. A. [et vous adoucissez].

2. A. mon Dieu, manque.

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