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de la méthode en matière scientifique avec la méthode en matière religieuse. D'autre part, le long développement contenu dans le premier de ces fragments sur l'infinité de petitesse et sur la géométrie des indivisibles répond d'une façon très exacte au contenu de la lettre à Pascal qui figure dans la correspondance de Meré, en même temps qu'il évoque la célèbre Pensée des deux Infinis. Il exprime donc les préoccupations qui parais- sent avoir dominé l'esprit de Pascal au cours de l'année i658 et au début de lôSg.

INous trouverons la confirmation de cette hypothèse, en étudiant les circonstances dans lesquelles Pascal fut mêlé à la préparation des différents ouvrages, qui représentent dans les différents domaines de l'éducation l'apport collectif de Port- Royal.

Nous n'insisterons pas sur la traduction du Nouveau Tes- tament, qu'on appela depuis la Version de Mons. Ce fut sur- tout l'œuvre de Saci ; mais tout Port-Royal y collabora dans des conférences qui se tinrent à Vaumurier chez le duc de Luynes, de 1667 à 1660 ^

��I. Cf. les Additions au Nécrologe faites par Marguerite Perier (à l'article de M. de Sacy), Bibliothèque Nationale, ms. f. fr. iSgiS, 3^ Recueil Guerrier, P 2^5 : « M. de Sacy a dit luy-mesme à MM. Perier neveux de M. Pascal qu'il avoit traduit le Nouveau Testament trois fois. D'abord il fit sa traduction dans un style très élevé, croyant que la dignité de la parole de Dieu le demandoit ainsi. Quand elle fut faite (je ne suis pas assurée si c'estoit le Nouveau Testament entier ou seulement les 4 Evangiles), en revoyant son ouvrage luy et ces Messieurs avec qui il l'examinoit dirent que ce stile là ne convenoit point à l'Evangile qui demandoit de la simplicité et ils disoient : Nostre Seigneur n'a point parlé comme cela là-dessus. Il le recommença, recherchant et s'attachant à un stile simple. Cette seconde traduction estant faite, il l'examina encore avec ces Messieurs. Ils trouvèrent que le stile en estoit trop bas et qu'il avilissoit la parole de Dieu, de sorte qu'il fal- lut le refaire une 3^ fois et trouver un milieu entre un stile trop élevé et recherché, et un stile trop bas, qui néanmoins conservast la dignité de la parole de Dieu. Et ce fut cette 3*^ traduction qu'on fit imprimer

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