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toire littéraire de la France (janvier-mars et avril-juin iQiS), Pascal et Méré à propos d'un manuscrit inédit, a fixé avec tant de patience et de subtilité l'image de Meré, en même temps qu'il a défini ses rapports avec Pascal, — ont bien discerné dans l'esprit et dans la carrière de Meré, une sorte d'incerti- tude, de perpétuelle inégalité, qui empêchent qu'on ne se sente avec lui sur un terrain solide et sur. Peut-être y a-t-ii là une part de hasard ; c'est un fait que presque tout ce qui touche à Meré demeure obscur et suspecta

Aussi, pour prouver que la lettre doive être retenue comme correspondant exactement à l'attitude que Meré a eue effecti- vement à l'égard de Pascal, nous nous fions moins à Meré qu'à Pascal lui-même. La Lettre de Dettonville à Carcavy mon- tre à quel point Pascal se préoccupe des malentendus aux- quels a donné lieu la géométrie des indivisibles, avec quel soin il se propose de multiplier dans ses différents traités les Aver- tissements en caractères spéciaux à l'usage des profanes (vide supra T. VIII, p. 38o). Les Réflexions sur VEsprit géométrique, qu'il nous paraît naturel de rapporter à la même époque, fournissent, dans une longue digression, la contre-partie exacte de la thèse présentée par Meré (infra p. 258 et suiv.) ; et l'on sait que Pascal reprend la discussion dans le fragment sur les Deux Infinis qui est un des plus travaillés parmi ceux qui nous sont restés de lui (Pensées, fr. 72, T. I, p. 70). Rap-

I. M. Boudhors a montré (op. cit. p. 3o, n. i du lirage à partj que les renseignements donnés sur l'orientation politique de Meré supra, T. I, p. 38, note, s'appliquaient non à l'ami de Pascal, mais à Georges Brossin, chevalier de Meré. Quanta la date du voyage fait de compagnie avec Pascal et le duc de Rouannez (cf. T. III, p. 106 sqq.), M. Boudhors a fait voir que le problème était plus complexe encore qu'on ne le croyait. En suivant à la trace les déplacements de Rouannez, il est arrivé à cette conclusion que le voyage était, sinon tout à fait impossible, du moins très difficile à situer dans les années i652 et i653; le voyage n'aurait pu avoir eu lieu qu'en avril lô^Q, ce qui lui paraît à juste raison très douteux, ou en i65i; la date de septembre i65i est celle qui aurait ses préférences, c'est-à-dire, en l'état de la question qui demeure fort obscure, celle qui soulèverait le moins d'objections.

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