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LXXX INTRODUCTION

lutte pour Arnauld, écrivait au duc et à Mlle de Rouannez, et à ce qu’il répétait dans la XVIIe Provinciale 1.

Quand il assure s’être retiré des luttes publiques où on avait voulu l’engager dans les dernières années de sa vie, l’allusion ne peut s’appliquer aux Provinciales, comme si jamais il s’était repenti de les avoir écrites : nous savons qu’il disait formellement le contraire 2 . Elle signfie, croyons-nous, que, sollicité d’attaquer dans une nouvelle série de lettres la décision relative au Formulaire comme il avait autrefois attaqué la censure de Sorbonne, il s’y était refusé parce qu’il ne voulait plus rien publier qui ne dût servir, contre les athées et contre les hérétiques, la cause de l’Église 3 .

Il n’y a pas de doute, selon nous, que Beurrier, mal

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1. Vide infra T. VI, p. 217 et p. 343 - Aussi nous paraît-il difficile d’accorder à M. Strowski (Pascal et son temps, T. III, Avertissement de la troisième édition, 1913, p. II) que M. Petitot et M. A. Gazier en défendant « la thèse contraire » à celle de M. Jovy aient jamais mis en doute les sentiments de parfaite obéissance dans lesquels Pascal est mort. Même à l’époque de la discussion sur la signature du Formulaire, Pascal prétendait ne pas manquer au devoir d’obéissance à l’égard du Pape en mesurant sa soumission et en la restreignant aux bornes légitimes de la foi (Voir également la lettre de Jacqueline Pascal du 22 juin 1661, T. X, p. 110). Dire que Pascal avait à ce moment-là des intentions de schisme, ou qu’il a désavoué plus tard ses amis de Port-Royal, reviendrait à continuer le procès de tendance que l’archevêque de Paris et Chamillard avaient engagé en laissant entendre, par une manifeste pétition de principe, qu’une sincère déclaration de soumission était en opposition avec l’esprit de Port-Royal. Cf. A. Gazier, Les derniers jours de Blaise Pascal, p. 50. n. 1. Le P. Petitot, tout en réservant les droits de la logique des contraires chez Pascal, op. cit., p. 356, écrit: « Pascal, Arnauld, Nicole se crurent toujours les plus fidèles serviteurs du Pape ou plutôt de la papauté, ce qui en un certain sens n’est pas tout à fait la même chose », p. 399.


2. Vide infra T. X, p. 402.


3. Vide infra T. X, p. 167, n. 3.