Page:Œuvres de Blaise Pascal, IV.djvu/345

Cette page n’a pas encore été corrigée

QUATRIÈME PROVINCIALE. — INTRODUCTION 239

qui ont connu le vray Dieu, mais qui n’ont point reconnu la necessité de la grace pour faire le bien, et eviter le peché, n’ayant point esté en estat de la demander à Dieu, sont excusables dans leurs pechez, selon M. Le Moine. VII. Exemple. Des Juifs.

....Lors que ces ingrats assemblez devant le Palais de Pilate... demandoient avec tant d’instance et tant de fureur la delivrance du criminel, et le sang du juste... ; avoient ils tous generalement dans l’esprit la pensée de prier Dieu, afin qu’il ne les abandonnast pas à la puissance des tenebres, qui les aveugloit de telle sorte, qu’ils ne craignoient point de prendre sur eux-mesmes et sur leurs enfans tout le crime de cette mort, parce que leurs yeux troublez n’y voyoient alors que la mort d’un seditieux et d’un faux Prophete?... [p. 260].

Lors que ce loup ravissant qui devoit estre bien-tost changé en agneau, ne respiroit que menaces, que sang, et que meurtre contre les mesmes disciples du Fils de Dieu, lors qu’il les persecutoit avec un zele si ardent et qui luy paroissoit si juste, comme des ennemis de la loy, et des introducteurs d’une nouvelle et fausse religion : avoit-il dans l’esprit la pensée de prier Dieu, qu’il l’empeschast de faire une chose, laquelle il ne faisoit que dans la pensée de rendre à Dieu le plus grand service qu’il fut capable de luy rendre ?... [p. 260].

Enfin lors que ces mesmes Juifs dans la suite du cours de l’Eglise, ont continué à persécuter les Chrestiens avec la mesme fureur... ne manquoient-ils jamais d’avoir dans l’esprit la pensée de prier Dieu qu’il leur fist la grace de ne point faire ce qu’ils s’imaginoient ne faire que pour sa gloire et pour son honneur, selon ce que J. C. avoit predit dans l’Evangile. Venit hora, ut omnis qui interficit vos, arbitretur obsequium se præstare Deo ?... [p. 261].

VIII. Exemple. Des Pelagiens....

p. 97. Art. XXI . — IX. Exemple. De ceux qui vivant dans l’Eglise sont pires que les Payens, et ayant banny de leur cœur toute crainte de Dieu, s’abandonnent à toutes sortes de vices et