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220 OEUVRES

les plus habiles d’entr’eux, sont ceux qui intriguent beaucoup, qui parlent peu, et qui n’escrivent point 1 .

C’est dans cet esprit que dés le commencement des assemblées, ils avoient prudemment ordonné que si M. Arnauld venoit en Sorbonne, ce ne fust que pour exposer simplement ce qu’il croyoit, et non pas pour y entrer en lice contre personne 2 . Les examinateurs s’estant voulu un peu écarter de cette methode, ils ne s’en sont pas bien trouvez. Ils se sont veus trop 3 vertement refutez par le second Apologetique.

C’est dans ce mesme esprit qu’ils ont trouvé cette rare et toute nouvelle 4 invention de la demy-heure et du sable. Ils se sont delivrez par là de l’importunité de 5 ces fascheux Docteurs qui prenoient plaisir à refuter toutes leurs raisons, à produire les livres pour les convaincre de fausseté ; à les sommer de respondre, et à les reduire à ne pouvoir repliquer.

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1. Cf. cette note de Pascal (Pensées, fr. 925, T. III, p. 357): « Ce sont d’habiles gens. Ils ont craint que les lettres qu’on escrit aux provinciaux...»

2. « Ils firent conclure: Que je pourrois venir à l’Assemblée, si je voulois, apres avoir receu la liste des Propositions qu’on trouvoit à redire dans ma Lettre ; mais que ce seroit seulement pour declarer mes sentimens, et non point pour disputer et conferer avec personne. VENIAT MENTEM SUAM APERTURUS, NON DISPUTATURUS » (Arnauld, Première Lettre Apologétique). Ces paroles avaient été prononcées par l’évêque de Chartres le 7 décembre. Cf. supra. 182, l’Acte signifié par Arnauld.

3. A 2 B. [fortement].

4. P., dans tous les exemplaires, donne : [intention], ce qui est une faute évidente. — Sur cette question du sable, cf. supra, 2e Provinciale p. 162, et l’Acte signifié par Arnauld p. 182 sq.

5. A 2 B. ces Docteurs, qui [entreprennoient de] réfuter...., [de] produire...., [de] les sommer...., et [de] les reduire.