l’autre fois esté trop Moliniste. Mais ne pouvant m’asseurer de sa réponse, je le priay de me dire confidemment s’il tenoit que les justes eussent tousjours un pouvoir véritable d’observer les preceptes. Mon homme s’échauffa là dessus, mais d’un zele devot, et dit qu’il ne déguiseroit jamais ses sentimens, pour quoy que ce fust, que c’estoit sa creance, et que luy et tous les siens la defendroient jusqu’à la mort, comme estant la pure doctrine de saint Thomas et de saint Augustin leur Maistre.
Il m’en parla si serieusement que je n’en pus douter. Et sur cette asseurance je retournay chez mon premier Docteur, et luy dis bien satisfait, que j’estois[1]seur que la paix seroit bien-tost en Sorbonne : que les Jansenistes estoient d’accord du pouvoir qu’ont les justes d’accomplir les préceptes : que
tione perculsus intellexi qui modo Molinistam nimis egeram, hîc me Jansenistam nimis egisse. Verùm necdum ipsi penitus fidens: Obsecro,inquam,tune sic sentis, Justis veram implendæ divinæ legis potentiam semper adesse ? Hic ille vehementiùs, at ut pietatem intimam cerneres, concalescens : Non is sum, inquit, quem ulla ratio ad obtegendos sensus meos possit adducere : hæc sicut dixi, ita sentio ; hæc pro viribus, dum vita suppetet, ego meique defendemus. Hæc enim Sanctus Thomas, hæc docuit Augustinus Magister meus. Sic ille tam graviter et seriò, ut dubitationem nullam relinqueret.
Rectà ergo ad priorem illum Doctorem, quem lætus appellans : Bono, inquam, animo esse impero. Silebunt brevi Sorbonicæ turbæ. De potestate justorum ad observanda mandata Jansenistas assentientes habebitis ; id ab ipsis vel san-
- ↑ B. [certain].
2e série. I