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Il s’en est[1]trouvé de plus quinze qui n’ont point esté pour la censure, et qu’on appelle indifferents.

Voila comment s’est terminée la Question de Fait, dont je ne me mets gueres en peine ; car que Monsieur Arnaud soit temeraire, ou non, ma conscience n’y est pas interessée. Et si la curiosité me prenoit de sçavoir si ces Propositions sont dans Jansenius, son livre n’est pas si rare, ny si gros[2], que je ne le peusse lire tout entier pour m’en éclaircir, sans en consulter la Sorbonne.

Mais si je ne craignois aussi d’estre temeraire, je croy que je suivrois l’avis de la pluspart des gens que je voy, qui ayant creu jusqu’icy sur la foy publique que ces Propositions sont dans Jansenius, commencent à se défier du contraire par le refus bizarre qu’on fait de les monstrer, qui est tel que je


temeritas agebatur. Fuere alii numero quindecim, qui totum Censuræ consilium improbarunt ; hos indifferentes vocant.

Hunc exitum habuit facti quæstio, qui non me valde sollicitum habet. Sit temerarius Arnaldus, anne sit, quid ad conscientiam meam ? Quod si libido me incessat pernoscendi an quinque illæ propositions extent in Jansenio, nihil est cur propterèa mihi Sorbonam consulere necesse sit : nec enim aut tam grandis aut tam rarus est liber, ut non facilè possim illo penitus evoluto totam rem, ut se habeat, explorare. Quin etiam ni temeritatis vererer notam, in eam proclivis essem sententiam, in quam plerosque omnes ferri video, qui cùm propositiones in Jansenio esse pervulgato rumori antè credidissent, huic jam incipiunt sententiæ diffidere. Cur enim,

  1. A2B. de plus trouvé.
  2. Cf. l’avis du docteur Tristan, supra p. 109.