Page:Œuvres de Blaise Pascal, IV.djvu/172

Cette page n’a pas encore été corrigée

68 OEUVRES

cette lettre à mon premier loisir au jour d’où elle est datée, et je ne l’acheve qu’aujourd’huy 8. fevrier. Je n’ay du tout su prendre assez de tems auparavant.

Il est à present chez luy où ses affaires le retiennent, mais je croy qu’il fera tout son possible pour rentrer bientost dans sa retraite. Il me dit hier qu’il vous escrira Dieu aidant, et me dit de vous escrire. Il veut faire quelque chose pour ma petite cousine la controleuse Pascal 1 , et comme on a icy beaucoup de charité, j’espererois qu’on la prendroit ceans en pension, mais je doute si la mere et l’enfant le voudroient ; mandez-le moy au plus tost s’il vous plaist, et comme il s’y faudroit prendre. J’en ay un tres grand desir, car je la considere comme une de nos sœurs, et je ne puis penser à l’estat où je la voy, pour l’ame et pour le corps, sans fremir. Enfin elle est niece de mon pere, et je juge des sentimens qu’il auroit pour elle par ceux que j’ay pour vos enfans.

_____________________________________________________________

1. D’après un renseignement qu’a bien voulu nous donner M. Élie Jaloustre, Brémond Pascal, frère d’Etienne, était contrôleur provincial des guerres. Marié à Jeanne Brugière, il eut une fille, Martine, qui plus tard épousa Guillaume de Grandsaigue, procureur général à la cour des Aides de Clermont, puis, en 1681, Gilbert Berard, secrétaire du roi, contrôleur ordinaire des guerres, audiencier en la Chambre près la cour des Aides de Clermont.