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APPENDICE I

Extraits d'un fragment inédit relatif au calcul des probabilités^»

(Conservé à la Bibliothèque Nationale. Nouvelles acquisitions françaises, n» 5176, ff. 32-35.)

REGLE AUXQUELLES SE PEUVENT RAPPORTER LES PARTTS

Si mon hasard (attente) est égal de gagner (par ex.) 10 on 12, cela me vaut 11, c'est-à-dire toujours la moitié des deux hasards ou espérances.

Et ainsy quand on me propose vous aurez 10 ou vous au- rez 12, il m'appartient 11, ce qui fait une autre règle, qui est que mon espérance dans le party vaut une telle somme ou nombre, qu'en ayant un semblable et le jouant contre un égal, à condition que le gagneur donne au perdant la plus petite somme, je me trouve toujours dans la mesme espérance d'avoir le mesme party qu'on m'a proposé.

Par ex. on me donne à choisir au hasard entre deux sommes cachées, l'une de 9, l'autre de i3. Gela me vaut au tant que 1 1 , parce que, jouant 1 1 contre 1 1 à condition que le gagneur donne 9 au perdant, je reviens à la mesme espérance que j'avais auparavant qui est d'avoir toujours 9 ou i3 ; car, sy je gagne, j'auray 22, dont donnant 9 au perdant, j'auray i3 ; sy je perds, j'ay les 9 qu'il me revient.

Mais plus court et moins embrouillé. Il n'y a qu'à dire que des deux partys proposez j'ay déjà sûrement le moindre. Et il n'y a qu'a partager par moitié l'excédent du plus grand nombre sur le plus moindre et l'adjouter ou moindre pour faire ce qu'il me revient. Ainsy, quand j'ay hasard égal à tirer 9 ou i3, j'ay déjà sûrement 9 quoy qui arrive. Et, comme le

��I. Voir plus haut page 443.

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