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LETTRE DE PASCAL A FERMAT


Du 27 octobre 1654.
Monsieur,

Votre dernière lettre m’a parfaitement satisfait. J’admire votre méthode pour les partys, d’autant mieux que je l’entens fort bien ; elle est entièrement vostre, et n’a rien de commun avec la mienne, et arrive au mesme but facilement. Voilà notre intelligence rétablie.

Mais, Monsieur, si j’ay concouru avec vous en cela, cherchez ailleurs qui vous suive dans vos inventions numériques, dont vous m’avez fait la grâce de m’envoyer les enonciations. Pour moy, je vous confesse que cela me passe de bien loin ; je ne suis capable que de les admirer, et vous supplie très humblement d’occuper votre premier loisir à les achever. Tous nos Messieurs les virent samedy dernier et les estimèrent de tout leur cœur : on ne peut pas aisément supporter l’attente de choses si belles et si souhaitables. Pensez-y donc, s’il vous plaist, et assurez-vous que je suis, etc.

PASCAL.



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