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imaginables de toutes sortes de partys, au lieu que celle des combinaisons (dont je ne me sers qu'aux ren- contres particulières où elle est plus courte que la générale) n'est bonne qu'en ces seules occasions et non pas aux autres.

Je suis seur que je me do nneray à entendre, mais il me faudra un peu de discours, et à vous un peu de patience.

Voicy comment vous procédez quand il y a deux joueurs :

Si deux joueurs, joûans en plusieurs parties, se trouvent en cet estât qu'il manque deux parties au premier et trois au second, pour trouver le parti, il faut (dites-vous), voir en combien de parties le jeu sera décidé absolument.

Il est aisé de supputer que ce sera en quatre par- ties, d'où vous conciliez qu'il faut voir combien quatre parties se combinent entre deux joueurs et voir combien il y a de combinaisons pour faire ga- gner le premier et combien pour le second et parta- ger l'argent suivant cette proportion. J'eusse eu peine à entendre ce discours-là, si je ne l'eusse su demoi- mesme auparavant; aussi vous l'aviez escrit dans cette pensée. Donc, pour voir combien quatre parties se combinent entre deux joueurs, il faut imaginer qu'ils jouent avec un dé à deux faces (puisqu'ils ne sont que deux joueurs), comme à croix et pile, et qu'ils / jettent quatre de ces dez (parce qu'ils jouent en quatre parties) ; et maintenant il faut voir combien ces dez peuvent avoir d'assiettes différentes. Gela est

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