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Pascal répond à une lettre de Fermat qui ne nous est pas parvenue et qui lui avait été transmise par Garcavi. Pierre de Carcavi se plaisait à servir de trait d’union entre les savants de son temps ; il avait déjà joué le rôle d’intermédiaire entre Etienne Pascal et Fermat * ; ce fut lui, aussi, qui mit Huygens en rapport avec Fermat et Pascal en i656 (voir la lettre de Garcavi à Huygens du 20 mai i656. Œav. de Huygens, I, p. 4i8). Garcavi était d’ailleurs grand ami de Pascal : on lit dans la Vie de Monsieur Descartes par Baillet (T. II, p. 378), à la date de 16^9 : « M. Pascal n’avoit point encore alors d’ami plus intime que luy [Garcavi], sans en excepter même M. de Roberval ni Messieurs de Port-Royal qu’il ne connut parfaitement que depuis. Il luy en avoit donné des marques depuis peu par le beau présent de la merveilleuse machine d’Arithmétique qu’il avait inventée. »

C’est au chevalier de Méré que Pascal déclare devoir les énoncés des questions qu’il discute avec Fermat. Quel rôle joua au juste le chevalier, et quelles étaient ses aptitudes mathématiques ? Lui-même avait coutume de les estimer très haut, à en juger par les lignes suivantes qui sont adressées à Pascal ^ (Les Œuvres de Monsieur le Chevalier de Méré, Amsterdam, 1692, t. II, p. 63) : « Vous sçavez, dit Méré, que j’ay découvert dans les Mathématiques des choses si rares que les plus sçavants des anciens n’en ont jamais rien dit, & desquelles les meilleurs Mathématiciens de l’Europe ont été surpris. Vous avez escrit sur mes inventions aussi bien que Monsieur Huy-

1. Vide supra, t. I. p. 171, note 2.

2. La lettre de Méré à Pascal est postérieure à i656, puisqu’elle fait allusion aux recherches de Huygens.