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TRAITÉ DE LA PESANTEUR DE LA MASSE DE L’AIR

lieu de se servir d’une Pompe aspirante qui seroit difficile à faire de cette hauteur, il ne faut que prendre un tuyau de trois ou quatre pieds plein de vif argent, et bouché par en haut, dont nous avons souvent parlé, et voir à quelle hauteur il demeure suspendu ; car sa hauteur correspond parfaitement à la hauteur où l’eau s’éleve dans les Pompes.

IX. On voit aussi de là que les degrez de chaleur ne sont pas marquez exactement dans les meilleurs thermometres ; puisqu’on attribuoit toutes les differentes hauteurs où l’eau demeure suspenduë à la rarefaction ou condensation de l’air interieur du tuyau, et que nous apprenons de ces experiences, que les changemens qui arrivent à l’Air exterieur, c’est à dire à la masse de l’Air, y contribuënt beaucoup.

Je laisse un grand nombre d’autres consequences qui s’ensuivent de ces nouvelles connoissances, comme, par exemple, la voye qu’elles ouvrent pour connoistre l’étenduë precise de la Sphere de l’Air, et des vapeurs qu’on appelle l’Athmosphere ; puis qu’en observant exactement de cent en cent toises, combien les premieres, combien les secondes et combien toutes les autres donnent de differences, on arriveroit à conclure exactement la hauteur entiere de l’Air. Mais je laisse tout cela pour m’attacher à ce qui est propre au sujet.