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ŒUVRES


Chapitre VII.Combien l’eau s’éleve dans les Pompes en chaque lieu du monde.


De toutes les connoissances que nous avons, il s’ensuit qu’il y a autant de differentes mesures de la hauteur où l’eau s’éleve dans les Pompes, qu’il y a de differents lieux et de differents temps où on l’éprouve ; et qu’ainsi si on demande à quelle hauteur les Pompes aspirantes élevent l’eau en general, on ne sçauroit répondre precisément à cette question, ny mesme à celle cy : à quelle hauteur les Pompes élevent l’eau à Paris, si l’on ne détermine aussi le temperamment de l’Air, puisqu’elles l’élevent plus haut, quand il est plus chargé : mais on peut bien dire à quelle hauteur les Pompes élevent l’eau à Paris quand l’air est le plus chargé ; car tout est specifié. Mais sans nous arrester aux differentes hauteurs où l’eau s’éleve en chaque lieu, suivant que l’Air est plus ou moins chargé, nous prendrons la hauteur où elle se trouve, quand il l’est mediocrement, pour la hauteur naturelle de ce lieu là ; parce qu’elle tient le milieu entre les deux extremitez, et qu’en connoissant cette mesure, on aura la connoissance des deux autres, parce qu’il ne faudra qu’ajoûter ou diminuer dix poulces. Ainsi nous donnerons la hauteur où l’eau s’éleve en tous les lieux du monde[1], quelques

  1. Bossut corrige l’orthographe de 1663 : quelques hauts et quelques profonds.