suivant leur hauteur, comme nous l’avons montré dans l’Equilibre des liqueurs.
Que si on éleve du vif argent dans une Seringue, il montera jusques à la hauteur de deux pieds trois poulces et cinq lignes, qui est precisément celle à laquelle il pese autant que l’eau à 31. pieds, parce qu’elle pesera lors autant que la masse de l’Air.
Et si on éleve de l’huile dans une Pompe, elle s’élevera environ pres de 34. pieds, et puis plus ; parce qu’elle pese autant à cette hauteur, que l’eau à 31. pieds, et par consequent autant que l’Air ; et ainsi des autres liqueurs.
Un tuyau bouché par en haut et ouvert par en bas, estant plein d’eau, s’il a une hauteur telle qu’on voudra au dessous de 31. pieds, toute l’eau y demeurera suspenduë ; parce que le poids de la masse de l’Air est capable de l’y soutenir.
Mais s’il a plus de 31. pieds de hauteur, il arrivera que l’eau tombera en partie, sçavoir : jusques à ce qu’elle soit baissée en sorte qu’elle n’ait plus que 31. pieds de haut ; et lors elle demeurera suspenduë à cette hauteur, sans baisser davantage, de la mesme sorte que dans l’Equilibre des liqueurs on a veu que le vif argent d’un tuyau mis dans une cuve pleine d’eau tomboit en partie, jusques à ce que le vif argent restast à la hauteur à laquelle il pese autant que l’eau.
Mais si on mettoit dans ce tuyau du vif argent au lieu d’eau, il arriveroit que le vif argent tomberoit jusques à ce qu’il fût resté à la hauteur de deux pieds