Voilà de quelle sorte le poids de l’Air produit tous les effets qu’on avoit jusques icy attribuez à l’horreur du vuide. J’en viens d’expliquer les principaux ; s’il en reste quelqu’un, il est si aisé de l’entendre ensuite de ceux cy, que je croirois faire une chose fort inutile et fort ennuyeuse, d’en rechercher d’autres pour les traitter en détail : et on peut mesme dire qu’on les avoit déjà tous veus, comme en leur source, dans le Traitté precedent, puisque tous ces effets ne sont que des cas particuliers de la regle generale de l’Equilibre des Liqueurs.
Puisque la pesanteur de l’Air produit tous les effets qu’on avoit jusques icy attribuez à l’horreur du vuide, il doit arriver que, comme cette pesanteur n’est pas infinie, et qu’elle a des bornes, aussi ses effets doivent estre limitez ; et c’est ce que l’expérience confirme, comme il paroistra par celles qui suivent.
Aussi tost qu’on tire le Piston d’une Pompe aspirante ou d’une Seringue, l’eau suit, et si on continue à l’élever, l’eau suivra toujours, mais non pas jusques à quelque hauteur qu’on l’éleve ; car il y a un certain degré qu’elle ne passe point, qui est à
- ↑ Comparer les Expériences nouvelles de 1647, t. II, p. 71, no 3.