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ŒUVRES

inspiré par les considérations qu’il avait trouvées dans les ouvrages de Galilée[1], la loi de la transmission de la pression à travers l’étendue d’une masse liquide, le principe de la presse hydraulique qui en est la conséquence[2]. « N’est-il pas certain », écrit M. Duhem, qui a jeté sur les origines de la pensée de Pascal une lumière définitive, et que nous suivons de très près dans toute cette étude préliminaire, « que ce principe de la presse hydraulique, connu sous le nom de principe de Pascal, pourrait plus justement se nommer principe de Mersenne[3] ? »

Mais cette lecture ne pouvait suffire à Pascal ; l’œuvre du Père Mersenne ne paraissait pas suffisamment coordonnée pour le dispenser de s’informer de plus près. Dans le recueil même où il publie les principes de Stevin, n’arrive-t-il pas que Mersenne se demande pourquoi un homme plongé dans l’eau ne sent pas le poids du milieu liquide, et qu’il repousse expressément la solution de Stevin, pour revenir à la conception traditionnelle des éléments qui ne pèsent pas dans eux-mêmes[4] ?

À travers Mersenne, l’hydrostatique de Pascal se rattache donc à l’œuvre de Stevin, comme l’avait remarqué Thurot en 1869[5]. L’œuvre de Stevin continue directement celle d’Archimède, qui n’était connue d’ailleurs que depuis les travaux de Tartaglia (1543), de Curtius Trojanus et de Commandin (1565). Stevin explique les solutions d’Archimède relatives aux corps plongés dans l’eau par la pression que dans un liquide les couches supérieures exercent sur les couches inférieures. Il indique avec exactitude la règle pour calculer cette pression, en tenant compte, non du poids absolu

  1. Vide infra, p. 163, n. 1.
  2. Vide infra, p. 158, n. 1.
  3. Revue générale des Sciences pures et appliquées, 15 juillet 1905. Le Principe de Pascal, Essai historique, p. 602a.
  4. Phænomena hydraulica, prop. xlix, p. 204. Vide infra, p. 191, n. 1.
  5. Cf. Thurot, Recherches sur le principe d’Archimède, Revue Archéologique, juillet 1869, p. 16.