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LETTRES DU P. NOËL 8i

question centrale pour lui, ce n'est pas que la pression atmo- sphérique explique l'ascension de la colonne mercurielle, c'est que la partie supérieure du tube ne soit pas destituée de toute matière. Pascal y manifeste une courtoisie qui n'exclut pas l'ironie, une vive sensibilité à l'honneur scientifique ; il fait intervenir son père dans sa propre cause comme il avait fait intervenir Roberval contre le P. Magni ^ Mais il convient de se mettre en garde contre la tentation d'exagérer la portée de cette controverse, jusqu'à y voir comme le prototype et l'an- nonce des Le^fresProymcia/es. Nous constatons que non seule- ment le P. Noël s'empresse dans sa traduction latine du Plein du vuide de faire droit aux réclamations de Pascal, mais que cette même année 1648 dans sa Gravitas comparata il décrit l'expérience du vide dans le vide comme la plus récente et la plus belle découverte de Pascal (^Vide infra, p. i58, n. i). Nous constatons, d'autre part, qu'en i65i, dans sa lettre à M. de Ribeyre, Pascal, croyant avoir à se plaindre des Jé- suites de Montferrand, leur oppose les égards que les RR. PP. Jésuites de Paris ont eus envers lui (^Vide infra, p. 485).

��I. L'extrême vivacité dont Etienne Pascal fait preuve en cette occasion, est un trait de caractère que nous retrouvons sous une forme piquante dans la correspondance de Roberval : « J'ai promis à M. Mydorge, écrit Roberval à Fermât, le i" juin i638, de l'entretenir sur cette invention que je ne saurois assez admirer, et je m'assure que M. Pascal en fera ses exclamations ordinaires, si je puis la lui faire voir, comme j'espère, et à M. Desargues. » (Œuvres de Fermât, édit. P. Tannery-Gh. Henry, t. U, 1894, p. i5o).

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