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LETTRE DE BLAISE PASCAL Sil

l'homme ; et tous les discours qu'ils ont fondez sur ce faux principe sont si^ futiles, qu'ils ne servent qu'à monstrer par leur inutilité combien l'homme en gênerai est foible, puisque les plus hautes produc- tions des plus grands d'entre les hommes sont si basses et si puériles.

Il n'en est pas de mesme de Jesus-Ghrist : il n'en est pas ainsi des livres Canoniques. La vérité y est découverte, et la consolation y est jointe aussi in- faiUiblement qu'elle est infaiUiblement séparée de l'erreur. Considérons donc la mort dans la vérité que le Saint Esprit nous a apprise. Nous" avons cet admirable avantage de connoistre que véritablement et effectivement la mort est une peine du péché, im- posée à l'homme pour expier son crime, nécessaire à l'homme pour le purger du péché ; que c'est la seule qui peut délivrer l'ame de la concupiscence des membres ^ sans laquelle les Saints ne* vivent point en ce monde. Nous sçavons que la vie, et la vie des Chrestiens, est un sacrifice perpétuel^ qui ne peut estre achevé que par la mort ; nous sçavons

��1. Correction de 1670 : « si vains et si peu solides. »

2. G aurons.

3. Expression inspirée de Saint-Paul, et familière à Saint-Augus- tin. Voir p. ex. : Lib. I de nupt., cap. 3i : « Haecestconcupiscentia, haec lex peccati habitans in membris. « Dans le discours de la Reformation de l'homme intérieur, traduit par Arnauld d'Andilly en i644, Jan- senius dit des Voluptés de la Chair : « C'est là l'espreuve de la vertu des saints, et la carrière pénible de leurs exercices et de leurs vertus. » (Apud Michaut, Les Époques de la Pensée de Pascal, 2^ édit., 1902, App. H, p. 2o3).

4. F ne viennent point dans.

5. G perpétuel.

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