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LETTRE DE BLAISE PASCAL 839"

raison en est que toutes les créatures ne sont pas la première cause des accidens que nous appelions maux, mais que la providence de Dieu en * estant l'unique et véritable cause, l'arbitre et^ la souve- raine, il est indubitable qu'il faut recourir directe- ment à la source, et remonter jusques à l'origine, pour trouver un solide allégement. Que si nous sui- vons ce précepte, et que nous^ envisagions cet évé- nement, non pas comme un effet du hazard*, non pas comme une nécessité fatale de la nature\ non pas comme le jouet des elemens et des parties qui composent l'homme (car Dieu n'a pas abandonné ses élus au caprice' et au hazard), mais comme une suite® indispensable, inévitable, juste", sainte, utile au bien de l'Eglise et à l'exaltation du nom et de la grandeur de Dieu, d'un arrest de sa Providence' conceu de toute éternité pour estre exécuté dans la plénitude de son temps ^ en telle année, en tel jour, en telle heure, en tel lieu, en telle manière ; et enfin que tout ce qui est ar- rivé a été de tout temps '° presçu et préordonné en Dieu ; si, dis-je, par un transport de" grâce, nous

I. G est.

1. V le souverain.

3. 1670 : (c considérions cette mort qui nous afflige,

l^. 1670 : « ny. »

5. 1670 : (c du hasard. »

6. G inévitable, indispensable.

7. 1670 : « et sainte d'un arrest. »

8. F connu.

9. 1670 : K et enfin que tout ce qui... « 

10. G prévu ; P et 1670 prescrit.

11. G grâces.

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