Au moment où Roberval écrivait cette première lettre a des
Noyers, où Pascal rédigeait, pour l’y joindre, un récit abrégé de
ses principales expériences, Descartes, qui avait été en Bretagne
pour régler des affaires de famille, était de retour à Paris. Il
obtenait, par lettres patentes du 6 septembre 1647, une pension
de trois mille livres : « Après l’expédition de ces lettres patentes, écrit Baillet, M. Descartes sembloit n’avoir rien de
plus pressé que son retour en Hollande, et il se mit en
état de partir incessamment avec son hôte et amy l’abbé Picot, qu’il menoit à Egmond, sans se donner le loisir de rendre aucune visite ou d’en recevoir. Il fut pourtant rencontré
par M. Pascal le jeune qui, se trouvant pour lors à Paris, fut
touché du désir de le voir ; et il eut la satisfaction de l’entretenir aux Minimes, où il avoit eu avis qu’il pourroit le joindre. M. Descartes eut du plaisir à l’entendre sur les expériences du Vuide qu’il avoit faites à Rouen, et dont il faisoit
actuellement imprimer le récit, dont il lui envoya un exemplaire en Hollande quelque tems après son retour[1]… » En outre de cet entretien des Minimes, Descartes rendit deux visites
à Pascal. Le récit de ces visites, plus exactement de la première
d’entre elles, se trouve dans une lettre que Jacqueline Pascal
adresse à sa sœur à Rouen. Infiniment curieuse à tous égards, extrêmement significative s’il s’agit de fixer la physionomie intellectuelle de Descartes, de Pascal et de Roberval, la lettre
- ↑ Vie de M Descartes, t. II, p. 227. — Dans la première préface des Reflectiones physico-mathematicæ, septembre 1647 (page citée ci-dessous, p. 151), Descartes, puis les deux Pascal sont nommés, mais à quelques lignes de distance, et comme témoins de deux observations différentes sur les variations de la colonne mercurielle.