que vous avez obtenu en ce point ce que vous desirez, et que vostre lettre est venue à la connoissance de plus de personnes que le Pere n’en avoit informé par ce discours. Que si d’un costé je me puis dire malheureux de m’estre trouvé aune action qui vous a peu déplaire, j’en tire d’ailleurs beaucoup d’avantage par l’honneur de la lettre qu’il vous a plû m’escrire, par la satisfaction qui me revient de la beauté de son expression, et de l’esperance que vous me donnez de me faire part de l’ouvrage que vous méditez de mettre en lumière. Mais vous m’auriez fait tort, monsieur, si vous aviez crû que vous eussiez besoin de justification en mon endroit : vostre candeur et vostre sincérité me sont trop connues pour croire que vous puissiez estre convaincu d’avoir fait quelque chose contre la vertu dont vous faites profession, et qui paroist dans toutes vos actions et dans vos mœurs. Je l’honore et la révère en vous plus que votre science ; et comme en l’une et l’autre vous esgalez les plus fameux du siecle, ne trouvez pas estrange si, ajoutant à l’estime commune des autres hommes l’obligation d’une amitié contractée depuis longues années avec Mr votre pere, je me dis plus que personne, monsieur, vostre, etc.
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CORRESPONDANCE DE PASCAL ET DE M. DE RIBEYRE
de Ribeyre.
De Clermont, 26 juillet 1651.