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ŒUVRES

logne cette Experience dont il s’agist que long-temps après moy ; et pour luy dire combien de temps après, il saura que je fis cette expérience en l’année 1646 ; que cette mesme année j’y en adjoutay beaucoup d’autres ; qu’en 1647. je fis imprimer le récit de toutes ; que mon imprimé fut envoyé en Pologne comme ailleurs en la mesme année 1647. et qu’un an après mon escript imprimé, le Père Valerien fit en Pologne cette Experience de Toricelli[1]. Si ce bon Père Iesuite a cognoissance de mon escript et de celuy du Père Capucin (ce que je ne crois pas), qu’il prenne la peine de les confronter, il verra la vérité de ce que je dis.

Il sçaura, en quatriesme lieu, que ce bon Père Valerien fit imprimer le récit de cette Experience qu’il avoit faite : que cet imprimé nous fut envoyé incontinent après sa production ; et que nous fusmes très surpris d’y voir que ce bon Père s’attribuoit cette mesme Experience de Toricelli.

Et enfin, pour comble de conviction, ce bon Père Iesuite sçaura, en dernier lieu, que la prétention du P. Valerien fut incontinant repoussée par chacun de nous, et particulièrement par Monsieur de Roberval, professeur aux Mathematiques, qui se servit de

  1. La chronologie de Pascal est tout à fait inexacte. L’expérience du P. Magni est de 1647, et de trois mois au moins antérieure à l’imprimé de Pascal. La seule publication sur les expériences de Pascal, que le P. Magni aurait pu, sans invraisemblance, être soupçonné d’avoir connu, est la dissertation latine de Jacob Pierius : An detur vacimm in natura. Voir notre introduction à la première Narration de Roberval, p. 5.