ÉCRIT DE JACQUELINE PASCAL 4S3
��II
Jésus n'est pas mort pour ne plus vivre, mais pour ne plus estre dans la souffrance, dans la foiblesse et les autres infirmitez de cette vie humaine ; pour vivre éternellement d'une vie exempte de toutes ces misères, toute spirituelle, toute céleste, toute divine.
J'apprends de là qu'après que je seray séparée, par ma mort au monde, de toutes les appartenances de la corrup- tion de la nature, il faut que des lors je vive en Dieu seul, et que je ne vive plus à rien de ce qui appartient à ma première vie.
III
Jésus est mort réellement, et non pas en figure, ou en désir seulement.
Cela m'apprend qu'il faut mourir effectivement au monde, et ne pas me contenter en cela d'imaginations et de belles spéculations.
IV
La mort de Jésus n'a rien eu d'extraordinaire, c'est-à- dire que son corps a esté privé* de vie comme tous les au- tres, et il s'est tenu mort dans la posture et la manière qui estoit propre à cet estât.
Cela m'apprend qu'encore qu'il faille faire mourir effec- tivement en moy la chair et tous ses désirs, il ne faut pas,
��I. Victor Cousin, d'après le manuscrit de la Bibliothèque Nationale, 12988, fo lii sqq., donne : d'une vie humaine.
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