Page:Œuvres de Blaise Pascal, II.djvu/446

Cette page n’a pas encore été corrigée

APPENDICE

Nous publions ci-dessous les lettres que Jacqueline Pascal reçut de la mère Agnès, pendant les derniers mois de son séjour à Clermont. Les deux premières donnent la réponse de M. Singlin au scrupule qu'elle avait eu de son retour involontaire à la poésie. Toutes attestent l'impatience qu'elle éprouvait d'entrer à Port-Royal, et l'insuccès de la tenta- tive qu'elle avait renouvelée pour obtenir le consentement de son père.

I. 22 juillet 1650.

« Nous avons receu vos lettres du 8 et du 12 de ce mois. Elles nous font voir, ma chère sœur, que l'heure n'est pas encore venue. Il la faut attendre de Dieu avec une entière soumission à ses ordres, desquels dépend tout notre bien. Vous ne doutez pas que Dieu ne puisse tout ce qu'il veut ; mais nous voudrions que sa puissance precedast sa volonté pour faire en nostre faveur ce que nous voulons, croyant qu'il le veut aussy ; ce qui n'est pas toujours de la sorte, parce qu'il donne souvent des volontez dont il ne donne pas l'exécution, ce qu'il manifeste par les empeschements qu'il fait naistre, et lors il faut accepter les retardements du mesme cœur que l'on accepteroit l'effet de son désir. Je prends cela, ma chère sœur, pour une marque que Dieu se fie en vous, c'est à dire à la grâce qu'il vous a donnée, qu'il sait bien estre assez forte pour ne point fléchir, et assez persévé- rante pour ne point manquer.

« J'ay demandé à M. Singlin son sentiment sur ce que vous me mandez. Pour la première^, il dit qu'il ne faut

��I. Chose, dans l'édition Victor Cousin, peut-être omis par erreur dans l'édition de i858.

�� �