Page:Œuvres de Blaise Pascal, II.djvu/441

Cette page n’a pas encore été corrigée

HYMNE TRADUITE EN VERS PAR JACQUELINE PASCAL 421

donné trop d'aversion pour les choses de celte nature pour aprehender qu'elles trouvent de l'entrée en vous, sinon dans la superficie de vostre esprit qui est encore capable d'estre troublé des objects qui vous ont autrefois fort blessée. Ce sera vostre pénitence que de porter cela avec humiliation et en re- nouvellant les gemissemens de vostre vie passée * .

« Mons"" Sing. taschera d'escrire à Mad. de Barmonté^ ; il voudroit la pouvoir servir en la manière qu'elle le désire, et il fauldra chercher des inventions pour cela. Car, au lieu que N.-S. dit que ceux qui font mal craignent la lumière de pear que leurs œuvres ne soient découvertes, c'est maintenant ceux qui font bien qui sont obligez de se cacher, de peur de scandaliser ceux qui appellent le mal bien, et le bien maP ?

« J'ay escrit cette lettre à trois reprises, et la seconde inter- ruption a esté pour recevoir Nostre Mère qui est arrivée en assez bonne santé. Dieu mercy. C'est tout ce que j'ay loisir de vous dire ma chère sœur, et que je suis

Vostre très humble servante

S^ A. »

IV. 25 febvrier 1650.

« Nous eûmes hier un sermon admirable de M. Singlin. Je vous y aurois souhaittée, sinon que j'aurois eu peur que cela eust irrité votre désir, et rendu vostre attente plus pénible. Nostre Seigneur vous veut purifier par ce retarde- dément de ne l'avoir pas toujours désiré ; car il faut long- temps avoir faim et soif de la justice pour expier le degoust qu'on en a eu autrefois.

��1. Cf. V Ecrit de Pascal sur la Conversion du Pécheur. Opuscules et Pensées, Hachette, 4^ édit., 1907, p. 198.

2. Les Nécrologes de Port-Royal, 1728, p. 270 et 1761, p. 2i3 mentionnent à la date du 8 juillet, la mère Françoise de la Croix de Villeneuve de Barmonté, qui mourut en i684 à l'âge de 64 ans. Après avoir appartenu à l'abbaye de Notre-Dame de l'Eclache (ordre de Gi- teaux) elle obtint de ses Supérieurs, vers i653, d'entrer au monastère de Port-Royal.

3. Cf. Pensées, Sect. VII, fr. 5oo et 5oi.

�� �