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II

��LETTRE DE JACQUELINE PASCAL A Mme PERIER, SA SŒUR

A Paris, le 2/i mars 16^9.

Ma chère sœur, Je reccushier au soir seulement ta lettre du 22 janvier, mais ce ne fut pas avec une petite consolation. Je me rejouïs de tout mon cœur de l'heureuse rencontre que tu m'as mandée. Je la prends pour une grâce pour moy d'autant plus grande, que j'en suis véritablement indigne. Si tu estois mon confesseur, je t'en dirois peut estre davantage ; mais cela suffit pour t'obliger à me recom- mander de tout ton cœur au Fils et à la Mère, afin qu'ils obtiennent pour moy, par les mérites de sa mort, les grâces qui me sont nécessaires. Tu n'y oublieras pas toute notre maison et aussy tout l'Estat* ; c'est pour quoy je ne t'en parle point. Je te prie seulement qu'un des sujets de tes prières du premier jeudy soit la manifes- tation publique ou pour le moins la manisfestation parti- culière à certaines personnes d'une chose de consé- quence qui est occulte et dont les effets sont estonnants, disant à Dieu avec J.-C. : « Mon père, s'il est possible, c'est à dire si c'est pour votre gloire, » et y ajoustant tousjours : « Vostre volonté soit faite ; » afin qu'il plaise à Dieu d'envoyer sa lumière dans les cœurs plus tost que

��1. Nouvelle allusion à la situation critique de Paris et de la France : le traité de Rueil, sur lequel l'accord était fait dès le il mars, ne fut définitivement conclu que le 3o.

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