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ŒUVRES

vous donner entiere, si je ne vous avois fait voir quels motifs m’ont porté à la rechercher ; c’est pour cette raison que je vous donne ma lettre du [15][1] novembre dernier, addressante à Mr  Perier qui s’est donné la peine de la fatigue avec toute la justesse et precision que l’on peut desirer[2], et à qui tous les curieux qui l’ont si long-temps souhaittée, en auront l’obligation entiere.

Comme, par un avantage particulier, ce souhait universel l’avoit renduë fameuse avant que de paroistre, je m’asseure qu’elle ne deviendra pas moins illustre après sa production, et qu’elle donnera autant de satisfaction que son attente a causé d’impatience.

Il n’estoit pas à propos d’y laisser languir plus long-temps ceux qui la desirent ; et c’est pour cette raison que je n’ay peu m’empescher de la donner par avance, contre le dessein que j’avois de ne le faire que dans le traitté entier (que je vous ay promis dans mon abrégé), dans lequel ie deduiray les conse-

  1. 16 dans le texte original.
  2. Il est à noter que les résultats de l’expérience de 1648 ont été vérifiés par Louis Perier en 1681, sur la demande de Toinard, qui avait écrit d’Orléans aux fils de Perier le 3 avril 1673 (voir les Machines nouvellement exécutées par le sieur Hubin, emailleur ordinaire du Roy, 1673, p. 17). Louis Perier répondit « à Thoynard, de Clermont, le 10e octobre 1681 » : Nous avons pris occasion du premier [voyage] pour avoir le plaisir de faire nous mesmes la celebre experience que mon pere fit autrefois sur le Puy-de-Domme… Nous trouvasmes precisement les mesmes differences de hauteur du vif argent que l’on avait remarquées à la premiere experience, c’est-à-dire 2 pouces et 2 lignes de moins au Puy-de-Domme qu’à Clermont. » (Bibliothèque Mazarine, ms. 4551.)