antipatie ; il en est de mesme de l’antiperistase[1], et de plusieurs autres causes Chimeriques, qui n’apportent qu’un vain soulagement à l’avidité qu’ont les hommes de connoistre les veritez cachées, et qui, loing de les[2] descouvrir, ne servent qu’à couvrir l’ignorance de ceux qui les inventent, et à nourrir celle de leurs sectateurs.
Ce n’est pas toutesfois sans regret, que je me departs de ces opinions si generallement receuës ; je ne le fais qu’en cedant à la force de la verité qui m’y contraint. J’ay resisté à ces sentimens nouveaux, tant que j’ay eu quelque pretexte pour suivre les anciens ; les maximes que j’ay employées en mon abregé le tesmoignent assez. Mais, enfin, l’evidence des experiences me force de quitter les opinions où le respect de l’antiquité m’avoit retenu. Aussi je ne les ay quittées que peu à peu, et je ne m’en suis esloigné que par degrez : car du premier de ces trois principes, que la nature a pour le vuide un horreur invincible, j’ay passé à ce second, qu’elle en a de l’horreur, mais non pas invincible ; et de là je suis enfin arrivé à la croyance du troisiesme, que la nature n’a aucun horreur pour le Vuide.
C’est où m’a porté cette derniere experience de l’Equilibre des liqueurs, que ie n’aurois pas creû