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PREMIÈRE NARRATION DE ROBERVAL SUR LE VIDE

de la physique scolastique, Pascal, en arrivant à Paris, trouva aux prises sur un nouveau terrain les partisans de la physique nouvelle, Torricelli et Roberval.

A ce moment précis, comme en témoigne la première Préface des Reflectiones, se produisent deux faits particulièrement intéressants pour l'éditeur de Pascal : La publication de l'expérience de Valeriano Magni à Varsovie, qui met en question les droits de priorité acquis par Torricelli et par Pascal — L'intervention de Descartes qui, de passage à Paris, arrache pour un temps Mersenne à l'influence de Roberval, et s'entretient directement avec Pascal du problème du vide.

Dans la Correspondance reçue par Mersenne, on trouve les premières pages d'une lettre écrite de Varsovie le 24 juillet 1647, par Des Noyers, un Français, qui avait suivi en Pologne Marie de Gonzague, mariée au roi Wenceslas VII de Pologne [1] . Des Noyers exerçait auprès d'elle la charge de secrétaire des commandements ; il est connu dans l'histoire des sciences par sa correspondance avec Hévelius, avec Boulliaud, par les observations météorologiques qu'il fit à Varsovie et que Mariotte rapporte dans le Discours de la Nature de l'Air (1676). Voici ce qui nous a été conservé de cette lettre (Bib. nat., f. fr., Nouv. acq. 6204, f° 126):

Varsovie, le 24 juillet 1647.
Mon Reverend Père,

J'ay creu qu'il ne falloit pas estre beaucoup connu de vous

  1. Le mariage avait eu lieu par procuration le 5 novembre 1645 dans la chapelle du Palais-Royal à Paris ; la reine fut couronnée à Cracovie le 16 juillet 1646. Il n'est pas sans intérêt de rappeler ici, d'après Tallemant des Réaux, qu'elle avait emporté en Pologne deux machines arithmétiques de Pascal. Vide infra, t. XI, p. 347.