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APPENDICE


La lettre à le Pailleur parvint-elle jusqu’au père Noël ? la lettre d’Etienne Pascal lui fut-elle remise ? Nous l’ignorons. L’allusion du P. Mersenne, promettant aux Huygens d’essayer de leur envoyer la « lettre du sieur Pascal qui est un autre Archimede » (15 mai 1648, Œuvres de Christian Huygens, t. I, p. 98), se rapporterait mieux à un écrit mathématique. D’autre part, Pascal put juger inutile de faire usage de la lettre écrite par son père : dès avril, au moins, le P. Noël lui donnait, spontanément ou non, satisfaction. Il traduisait en latin, et il remaniait le Plein du Vide, sous ce titre : Plenum novis experimentis confirmatum, auctore Stephano Natale Societatis Iesu 1. La dédicace au prince de

I. Sur la date du Plénum, voir la lettre de Mersenne à Christiaan Huygens du 2 mai i6/i8 : « Je désire que vous ne perdiez pas l’occasion de pouvoir lire ce Livre nouveau latin du Vuide, que vient de faire le Recteur du Collège des Jésuites d’icy, qu’il envoyé à M"" des Cartes, et qu’il recevra s’il vous plaist, de vostre part, après que vous l’aurez lu, et dont vous me donnerez, s’il vous plaist, vostre jugement dont je fais très grand estât. » Ibid. p. 91. — On trouve dans les papiers du P. Mersenne (Bibliothèque Nationale, Nouv. acq. franc. 6204, p. 878 sqq.), une lettre de Halle de Monflaines qui exprime avec une vivacité piquante les sentiments des amis de Pascal à l’égard du père Noël. « M^" Auzoult m’a mandé que le Père Nouël a faict imprimer son petit livret du Vuide en latin. Je ne sais plus en quelle saulce il le pourra mettre 5 car de lettre il l’a érigé en volume et non content de cette métamorphose de françois il le latinise. C’est dommage que ce n’est quelque chose de bon le publicq lui auroit bien de l’obligation de la peine qu’il prend de son instruction. Pour moy je vous advouë que s’il n’est plus intelligible en [son] latin qu’en françois [que] je le tiens desja pour leu; car je ne [croy] veois pas qu’il vaille la peine que l’on a à dechifrer ses