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FRAGMENT DUNE LETTRE DE BLAISE PASCAL 173

davantage depuis les visites dont il est question, et bien loin d'en avoir remporté assez de lumières pour d'autres, je n'en ay rapporté que de la confusion et du trouble pour moy, que Dieu seul peut calmer et oii je travailleray avec soin, mais sans empressement et sans inquiétude, sachant bien que l'un et l'autre m'en esloigneroient. Je te dis que Dieu seul le peut calmer et que j'y travailleray, par ce que je ne trouve que des occasions de le faire naistre et de l'augmen- ter dans ceux dont j'en avois attendu la dissipation : de sorte que me voyant réduit à moy seul, il ne me reste qu'à prier Dieu qu'il en bénisse le succez. J'aurois pour cela besoin de la communication de personnes sçavantes et de personnes désintéressées : les premiers sont ceux qui ne le feront pas* ; je ne cherche plus que les autres, et pour cela je souhaitte infiniment de te voir, car les lettres sont longues, incommodes et presque inutiles en ces occasions. Cependant je t'en escriray peu de chose.

La première fois que je vis M. Rebours ^ je me

��1 . Serait-ce une allusion à des débats théologiques avec les savants que Pascal fréquentait, en particulier avec Roberval.? Vide supra, p. /i6, et Baillet, II, 38i.

2. « Antoine de Rebours, dit Besoigne, avoit vécu dans le monde jusqu'à l'âge de 43 ans .. Il se retira à P. R. de Paris en i64o dans le dessein de finir ses jours dans la retraite et dans la pénitence. » M. Singlin était son directeur; « malgré la supériorité des talens et du savoir qu'il avoit au-dessus de lui », M. de Rebours se plaçait pour toutes choses dans la dépendance de M. Singlin : « il mettoit entre les mains de M. Singlin tout autant de personnes qu'il pouvoit, et se rendoit comme l'entremetteur pour leur procurer sa direc- tion. » M. Singlin l'avait déterminé à se faire ordonner prêtre, pour devenir à P. R. de Paris le confesseur « des Religieuses et des Petites

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