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LETTRE DE PASCAL A MONSIEUR PERIER 155

(et je n'ose pas encore) me départir de la maxime de l'horreur du Yuide, et je l'ay mesme employée pour maxime dans mon abbregé : n'ayant lors autre des- sein que de combattre l'opinion de ceux qui sous- tiennent que le Vuide est absolument impossible, et que la nature souffriroit plustost sa destruction que le moindre espace vuide. En effet, je n'estime pas qu'il nous soit permis de nous départir légère- ment des maximes que nous tenons de l'Antiquité, si nous n'y sommes obligez par des preuves indubi- tables et mvincibles. Mais en ce cas je tiens que ce seroit une extrême foiblesse d'en faire le moindre scrupule, et qu'en fin nous devons avoir plus de vénération pour les veritez évidentes, que d'obs- tination pour ces opinions receuës\ Je ne sçaurois mieux vous tesmoigner la circonspection que j'ap- porte avant que de m'éloigner des anciennes maxi- mes, que de vous remettre dans la mémoire ^'expérience que je fis ces jours passez^ en voslre

��1. Voir le Fragment de Préface publié ci-dessus, p. i42.

2. Nous devons donner ici les documents dont on dispose pour l'interprétation des mots employés par Pascal : ces jours passés. D'une part M. Jaloustre (op. cit., p. 4) a fait connaître qu'en 16/47 Perier avait été en sa qualité d'échevin, député à Paris pour soutenir « en Cour » les affaires de la ville de Glermont, Depuis le mois de mars jusqu'au milieu de septembre 1647, ^^ ^® séjourna que quelques jours à Glermont (fin juillet et commencement d'août). C'est le 19 septembre 1647 ^^ ^^ Jaloustre signale de nouveau sa présence au Conseil de Clermont. Nous trouvons d'autre part des dé- tails intéressants dans les lettres écrites à Mersenne par Le Ten- neur « cy devant Conseiller en la Cour des Aydes de Guyenne » (Bibliothèque Impériale et Royale de Vienne). Le Post-Scriptum du l3 septembre i647 porte : « M'" Perier n'est pas encores arrivé ; mais

je sçay qu'on l'attend impatiemment à Gergovie où je me rendray

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