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RÉPONSE DE BLAISE PASCAL 91

distinctement de soy mesme^ aux sens ou à la raison, suivant qu'il est subject à l'un ou à l'autre, que l'es- prit n'ayt aucun moyeu de doubler de sa certitude, et c'est ce que nous appelons principes ou axiomes ; comme, par exemple, si à choses égales on adjoutte choses égales, les iouis seront égaux^; ou qu'il se dé- duise par des conséquences infaillibles et nécessaires de tels principes ou axiomes, de la certitude desquels despend toute celle des conséquences qui en sont bien tirées; comme cette proposition, les trois an- gles d'un triangle sont égaux à deux angles droits \ qui, n'estant pas visible d'elle mesme, est desmon- trée évidemment par des conséquences infaillibles de tels axiomes. Tout ce qui a une de ces deux con- ditions, est certain et véritable, et tout ce qui n'en a aucune, passe pour douteux et incertain. Et nous portons un jugement décisif [des choses] * de la pre- mière sorte et laissons les autres dans l'indécision, si bien que nous les appelions, suivant leur mérite, tantost vision"^ idiniosi caprice , parfois /a/i^afsie, quel quefois idée, et tout au plus belle pensée, et parce qu'on ne peut les affirmer sans témérité, nous pen- chons plustost vers la négative : prestz neantmoins de revenir à l'autre, si une démonstration évidente

��1 . Correction du manuscrit : au lieu de d'elle mesme

2. C'est le premier axiome du Livre I des Eléments d'Euclide.

3. Il s'agit de la fameuse proposition XXXII du i^r livre, de celle précisément dont Pascal à douze ans avait retrouvé la démonstration,

l ide supra, i. I, p. 5^. Ix. Des choses omis dans le manuscrit. 5. Voir le fragment de Robcrval, publié plus naut, p. 5o.

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