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BLAISE PASCAL

présente plus d’une allusion à la Vie de Blaise Pascal. Il est intéressant tout d’abord d’y relever le nom de l’abbé de Barillon (1639–1699) ; il était fils du Président Barillon, qui fut des amis de Saint-Cyran, et mourut en exil à Pignerol en 1645, et de Bonne Fayet, fille du président Fayet ; il avait été élevé par son oncle M. de Morangis, l’ami d’Étienne Pascal ; en 1663, il fut choisi par l’abbé de Rancé pour lui succéder au prieuré de Boulogne, puis en 1671 par Nicolas Colbert pour lui succéder à l’évêché de Luçon (Voir Abregé de la Vie de Messire Henry de Barillon, Delft, 1700). En effet, nous retrouverons l’abbé de Barillon à la source du récit sur le fameux accident du pont de Neuilly. Or, le 22 octobre [1668, selon toute vraisemblance] il écrivait d’Aleth, où résidait comme on sait Nicolas Pavillon : « Il [l’évêque d’Aleth] a une singulière veneration pour Mr Pascal, et il a voulu que je luy racontasse toute sa vie, et tout ce que je sçavois de luy[1]. »

Le 4 novembre 1668, l’ami intime de Barillon, M. Feret, curé de Saint-Nicolas du Chardonnet, écrit également au sujet de Pavillon à qui il avait communiqué quelques fragments de Pascal : « Comme il est encore actuellement à lire une douzaine de fragmens de feu Mr Pascal, il me dit… qu’il n’avoit jamais rien vu de si beau, et mesme de si touchant. Il me demanda s’il n’avoit point fait d’autres escrits de pieté, je luy dis que j’avois veu des Elevations à Dieu qu’il avoit faites dans l’une de ses maladies, que je trouvois merveilleuses, il m’a tesmoigné une grande envie de les voir, et sur ce que je luy ay dit que je vous les demanderay, il me repondit que je luy ferois plaisir, et de plus de luy donner une Copie de la vie de Mr Pascal que quelqu’un luy a dit avoir esté composée par Mme Perier[2]. » Enfin, le 28 février

  1. Voir à la page 600 du même Recueil la lettre de Pavillon à M. Perier, du 29 octobre 1668.
  2. Peut-être Brienne, qui avait l’année précédente fait, avec Lan-