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398 OEUVRES

quoy l'on ne se peust empescher de tourner en risée, au- tant que la civilité le permettoit, tous ces estranges dis- cours. Gomme cela estoit de très grande conséquence, quoy qu'on ne vouUust pas le fascher, on ne pust s'empes- cher de luy dire qu'il ne trouveroit pas mauvais qu'on luy dit que les anciens hérétiques, comme Vallentin, En- tiches, etc., n'avoient pas dit ryen de beaucoup différent de cette oppinion touchant J.-C, qui n'auroit ainsy passé dans la Vierge que comme par un canal ; ce que Tertu- lien et les autres Pères avoient combattu et condamné il y avoit sy longtemps * . — Il dit qu'il y avoit de la différence entre son oppinion et celles des hérétiques, qu'il n'ap- porta pas neantmoins. Il apporta en suitte le fondement qui lui faisoit faire cette proposition, à sçavoir que selon les concilies le Verbe n'a point pris de suppost, et entre autres, dit que le concilie de Chalcedoine avoit défini que Verbum non assumpsit hominem ^, dont il concluoit que le Verbe n'avoit pas pris de matière desja existante, mais qu'il en avoit créé une nouvelle ; il dit qu'il se trouvoit obligé à cela à cause qu'il ne pouvoit autrement accorder le concilie de Chalcedoine, parce que, selon S* Thomas, il est de la bonté de Dieu de ne destruire ryen dans la na- ture qu'il s'unit hypostatiquement. Estant donc nécessaire, sy Dieu s'unit une matière desja existante, et qui par conséquent a une ^ subsistance partielle, s'il ne prend pas la* subsistance, qu'il la détruise, il ne se peut pas faire

��1. AUusion aux livres de Tertullien contre les Valentiniens, et contre Marcion.

2. Voir la lettre de Cyrille à Nestorius, qui fait connaître les déci- sions du concile (tenu en 45 1) ■ « Non dixit enim Scriptura, verbum dei personam hominis assumpsisse, sed carnem factum esse. »

3. [substance].

4. laubstancel.

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