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présente comme un discours, d’intéressantes réserves : L’Enigme de Pascal et du Discours sur les Passions de l’Amour (Correspondant, 25 août 1920). Nous signalerons enfin les études très pénétrantes, très fouillées, qu’ont publiées deux écrivains à qui Pascal doit également beaucoup : M. Petitot, Où et quand a été composé le Discours sur les Passions de l’Amour ? (Revue des Jeunes, 10 janvier 1921) et M. G. Michaut : Pascal et le Problème du Discours sur les Passions de l’Amour (Revue Bleue, 3 et 17 février, 3 mars 1923). Il n’est pas absolument sûr que le Discours soit de Pascal ; pourtant, c’est la seule hypothèse qu’il y ait lieu de prendre en considération, dans l’état des données historiques. Reste à savoir quel jour le Discours nous ouvrira sur la vie intérieure de Pascal. L’épisode romanesque dont quelques historiens ont cherché à forcer le secret nous échappe absolument. Le Discours montrera du moins à quelle profondeur Pascal a été pénétré de cette culture élégante et délicate qui, vers le milieu du XVIIe siècle, aboutit au type de l’honnête homme, tel qu’un La Rochefoucauld ou un Méré le conçoivent.

Dans la série des documents qui concernent Pascal jusqu’à la date critique de 1654, nous réserverions donc une place importante au Discours sur les Passions de l’Amour. Il achève de déterminer le trait qui caractérise les années de formation : cette libido excellendi, cette passion de l’excellence où Pascal devait reconnaître plus tard, sous son aspect le plus raffiné, l’esprit qui est opposé à l’esprit du christianisme. Dans les sciences Pascal recherche ceux qui ont été, non des philosophes systématiques, mais de purs savants : il traite de pair avec Roberval, qui se rapproche si singulièrement des idées actuelles par sa défiance de la spéculation a priori,