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386 ŒUVRES

science et s'il y estoit bien confirmé. — Il respondit qu'il l'avoit, et que * des autres difficultés il y en avoit sur les- quelles il n'estoit pas encore esclaircy, comme celle de la liberté, y ayant deux ou trois ans qu'il y travailloit; mais que pour la science des decretz il y * estoit confirmé depuis huict ans, et qu'il n'avoit rien apris en cela de nouveau depuis ce temps là. Et à ce propos il adjousta qu'il avoit quatre traictez, à un chacun desquels il don- noit une epithete : par exemple, celuy de la science des decretz, il l'appeloit, sy la mémoire ne^ trompe, le Sça- vant ; celui de la Trinité, l'Heureux ; et celui de la me- Ihafisique, le Subtil. On ne se souvient pas de l'autre. Et il parla ensuitte de quelques livres qu'il avoit envie de donner au jour. Et là dessus le susdit gentilhomme luy dit* que quand il auroit mis ses livres en lumière, il luy sembloit qu'il faudroit mettre au feu tous les autres livres, puis que tout ce qu'il y avoit de bon et de véritable se rencontroit dans les siens, et que le reste n'estoit qu'un fatras ; qu'il faudroit faire ce qu'on dit que fist Justinien, quand il eust composé le Digeste, qui fit brusler tous les escripts des anciens jurisconsultes. Il ne respondit rien à une pensée qui le flattoit tant, et se mit à rire.

On laissa tous ces discours^ afin d'entendre ses sen- timents nouveaux sur la question de la grâce. Il com- mença faisant quantité de divisions et de subdivisions tant de la grâce d'Adam que de celle de J.-C. Ce qui fut plus remarquable fut une division de la grâce du salut et de la grâce du ministère, dont la première est donnée à

��1. [les].

2. y en surcharge.

3. [me] — .

4. luy dit en surcharge.

5. [aux fins].

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