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376 ŒUVRES

luy dit en bref quelque chose de ce que le sieur de S' Ange avoit advancé, sçavoir, qu'il pouvoit demonstrer la Trinité, et que par certaines convenances il venoit à la cognoissance des autres misteres de la religion, de quoy il fust fort estonné. Il entendist du sieur de Saint- Ange la confirmation de cela, et après on continua le discours. Quelqu'un s'estonnant comme il posoit seulement la né- cessité de la foy pour cognoistre que Dieu estoit nostre fin surnaturelle, veu qu'il sembloit que l'on pouvoit oon- clurre qu'il n'y avoit que Dieu qui fut capable de contenter tous les désirs de nostre ame, et la capacité qu'elle a pour toute sorte de bonté, et que S* Augustin avoit vu cela sy clair qu'en beaucoup d'endroits il l'avoit prouvé par raison, et que beaucoup de Théologiens pensoient qu'il n'y eust que cette cognoissance à laquelle la foy ne fust pas nécessaire. Pour explicquer son oppinion, après avoir desduit quelque chose de l'infinie disproportion qui se presenteroit à nos esprits, et du grand esloignement entre Dieu et nous qui nous feroit perdre courage dans l'incer- titude que nous aurions sy nous pourrions arriver à Dieu, pour nous faire entendre son raisonnement, il leut plusieurs pages d'un petit livre imprimé, par luy composé de Val- liance de la foy et du raisonnement^ . Il sera très à propos que l'on l'examine pour mieux prendre sa pensée sur ce

��I. (Cf. p. 378). « SUR LA quatrième:

Que par la suite de ses raisonnements, il connoit tout ce que Dieu a deu faire.

Il respond :

Qu'on ne peut connoistre par le raisonnement tout ce que Dieu a dû faire ; mais que, considérant tout ce que Dieu a fait, on n'y trouve rien de contraire au raisonnement, Dieu faisant toutes choses selon l'ordre de la sagesse avec poids, nombre et mesure. » [Sap. XI^ 2lj.

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