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RÉCIT DE DEUX CONFÉRENCES 363:-

lageuse qui se pourra pour satisfaire l'Eglise afin qu'elle ne demeure point scandalisée, et qu'il ne reste aucune pensée dans les esprits, que la doctrine de M. de Saint- Ange ne soit orthodoxe et conforme à celle de l'Eglise. M. l'Archevesque vous prie d'en communiquer avec M. Pascal le père, et lors- que vous serez convenus de la dite déclaration, de la signer vous mesme et de la luy envoyer, lequel se contentera que M. de Saint-Ange la donne par escrit de la sorte, et l'affaire se trouvera finie au contentement de tous. »

La procédure devait enfin s'achever le 3 avril. Saint-Ange rétracta point par point les douze propositions suspectes que ses accusateurs lui avaient prêtées. Le lecteur trouvera ces propositions, avec les réponses de Saint-Ange, dans les notes correspondantes aux passages mêmes de la conférence ; il verra plus facilement comment le soupçon d'hérésie était né dans l'esprit de Pascal et de ses amis. Mais nous devons don- ner ici, pour ne rien omettre de ce qui sert à caractériser la physionomie de l'affaire, le décret par lequel l'archevêque de Rouen prit officiellement acte de ses déclarations.

« François, par la permission divine. Archevêque de Rouen, primat de Normandie, à nostre très chère et très fidelle com- pagne l'Illustre Eglise, Métropolitaine et Primattiale, de Rouen, notre Sainte Épouse, salut, henediction et commu- nion en consanguinité de doctrine et discipline,

« Nos bien aimez et très honorez frères et cooperateurs en l'œuvre du saint Evangile sur lequel nostre Seigneur par sa miséricorde et plénitude de puissance a daigné nous préposer comme chef d'une si grande et importante province sous le titre et protection de sa glorieuse mort,

« Certains bruits estant venus à notre audience archiépisco- pale (en notre château archiépiscopal de Gaillon où nos tra- vaux passez nous font prendre quelque relâche sans rien tou- tesfois discontinuer de la nécessaire vigilance pastoralle)'qu'en ces fins des siècles corrompus de schismes et d' hérésies la dé- mangeaison d'inventer des nouveautez en la doctrine de la foy estoit telle, et mesme parmi les catholiques, que dans

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