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un cas particulier de l’opposition entre la préoccupation systématique de Descartes et le positivisme expérimental de Pascal. Il a fort bien montré comment la métaphysique et la science se mêlaient alors dans les esprits ; pour préciser, il a rappelé, suivant une indication qui aurait dû être retenue, que dans l’interprétation de l’expérience de Torricelli « il y avait deux choses fort différentes, l’une de savoir si le haut du tube est vide absolument ou bien en apparence ; l’autre, quelle est la cause qui maintient le vif argent ainsi suspendu » (1887, p. 620). Enfin M. Adam avait apporté à l’histoire de la science des documents de premier ordre : il avait analysé la lettre de Petit à Chanut sur l’expérience de Rouen, le Discours sur le Vide de Guiffart, les dissertations de Pierius où il avait trouvé la trace des conférences publiques de Roberval ; il avait relevé les textes de Gassendi et de Baillet relatifs à Auzoult, les inexactitudes de date contenues dans la lettre à M. de Ribeyre du 26 juillet 1651[1].

M. Adam a donné, avec Paul Tannery, l’édition de la Correspondance de Descartes qui est l’un des plus utiles

  1. On verra dans le Commentaire et dans l’Appendice de cette lettre, de quel secours nous a été l’article sur Torricelli publié en 1875 par M. Jacoli dans le Bulletin Boncompagni. Nous avons emprunté des traductions de passages importants de Galilée et de Torricelli à la Notice historique sur l’expérience de Torricelli que Charles Thurot a publiée en 1872 dans le Journal de physique théorique et pratique (t. I, p. 171-176. Voir aussi les Expériences de Pascal sur le vide et la pesanteur de l’air. Ibid., p. 267-271). Enfin dans l’excellente collection de fac-simile de M. Hellmann on trouve, non seulement (n° 2, 1893) le Récit de la Grande Expérience de Pascal, mais aussi (n° 7, 1897) les lettres de Torricelli à Ricci que Carlo Dati publia en 1663 sous le pseudonyme de Timauro Antiate.