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Plusieurs personnes, hommes et femmes, alloient entendre ses perroquets ; mais M. de Paris, ayant par hasard quelque affaire avec la vicomtesse, s’y rencontra un jour que Saint-Ange et ses petits disciples babilloient. L’Esclache, un peu jaloux, se prit de paroles avec cet homme ; cela ne plut gueres à l’archevêque, à qui quelqu’un fit remarquer — car de luy mesme je suis seur qu’il n’eust rien veu —, qu’en disputant on avoit avancé quelques erreurs touchant la religion, et que d’ailleurs cela n’estoit gueres de la bienséance. Il dit donc, en s’en allant, à la vicomtesse, qu’il luy conseilloit de laisser la théologie à la Sorbonne, et de se contenter d’autres conférences. Et la vicomtesse luy ayant tesmoigné que cela la surprenoit, M. de Paris, après l’avoir fort priée de faire cesser ces disputes, voyant qu’il ne la pou voit mettre à la raison, fut contraint de défendre à l’avenir de telles assemblées[1]. »

Le récit de Tallemant n’est pas daté ; nous ne savons pas si l’arrivée de Jacques Forton à Rouen, où il avait été déjà, n’était pas à liée à l’interdiction que l’archevêque de Paris, Jean François de Gondi, avait prononcée. Mais il n’est pas sans intérêt de noter que cette arrivée coïncide avec la mesure que le nouveau procureur général du Parlement, Louis Courtin, venait de prendre le 14 décembre, pour sommer « ceux des membres du chapitre qui estoient à la fois curés et chanoines d’opter entre leurs prébendes et leurs cures », et enjoindre à tous les curés de garder leur résidence. C’est dans la maison de ce procureur que Jacques Forton était descendu ; il paraît probable qu’il avait l’espérance de recueillir, par le crédit de son ami, une des cures qui allaient se trouver vacantes dans le diocèse de Rouen. De fait, au moment même où il était déféré par l’initiative de Pascal et de ses amis au conseil archiépiscopal, il fut présenté par Jean--

  1. Cité par M, Urbain dans son étude sur L’Esclache, Revue d’histoire littéraire, 15 juillet 1894, p. 354. Voir 2e éd. Monmerqué, t. II, p. 6-7.