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LETTRE DE PIERRE PETIT A CHANUT 327

mendée dans le Nord, et maintenant renvoyée en Pologne, comme une chose fort nouvelle (où elle pourroit avoir esté portée par un Gentil-homme François, qui en alloit faire le voyage, à qui Monsieur Petit la communiqua) ou parce qu'en cette guerre innocente qui semble s'allumer par toute l'Eu- rope on ne fera possible que dire et redire en substance, ce qui aura desja esté par luy remarqué au fonds de la question, comme a fait ledit Capucin, et comme il luy est souvent ar- rivé en d'autres rencontres, par la facilité qu'il a eu de com- muniquer ses pensées, je crois m'acquitter de ce qui se doit à la vérité quand je publie maintenant contre son inten- tion (mais soubs l'adveu du plus équitable Protecteur des sciences et de la vertu qui ait jamais esté*) cette lettre que je peux jurer que l'auteur m'a empesché de faire imprimer il y plus de six mois, parce, me disoit-il, qu'un de ses plus in- times qui avoit beaucoup enchery par dessus ces premières observations, et qui auroit quantité de belles choses à dire,, traicteroit tout cela dignement et à plain fonds, et qu'une simple lettre escrite couramment, et sans autre dessein que pour estre portée en Suéde et veuë d'un amy, ne de voit pas estre exposée aux yeux d'un public qui n'estime rien s'il n'est tout parfait : outre qu'il y avoit quantité de choses dans ladite lettre qui n'estoient pas de cette matière, et qui ne concernoient que les louanges de la Reyne de Suéde, ou le mérite de son Ambassadeur, et autres galanteries de balets et délivres. Mais toutes ces raisons cessans en mon endroit, maintenant que je vois le lycée et les accademies se remuer pour cela, et qu'on en parle d'un Royaume à l'autre, afin qu'on sçache au moins le progrés et la vérité de l'histoire de cette expérience, je produits aux yeux d'un chacun cette pièce authentique, dont je tiray copie sur celle que l'autheur en- voyoit à Monsieur Pascal pour le faire aussi bien participant de ses pensées et raisonnements qu'il avoit fait de la chose

I . Voir la dédicace que Dominicy adresse au chancelier Ségmer, datée du i5 octobre i647 j 1® privilège est donné le la novembre 1647 au sieur P. E. D.

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